Avec Thierry Henry et Patrick Vieira, c'était le troisième des vingt-deux Bleus de l'épopée 98 absent samedi soir au Stade de France pour l'anniversaire du titre mondial. Pendant que ses anciens partenaires enflammaient les 80 000 spectateurs présents dans l'enceinte de Saint-Denis, Emmanuel Petit faisait dans une librairie de Monaco la promotion de son autobiographie et justifiait sa prise de distance avec France 98. En égratignant au passage Raymond Domenech et les dirigeants du football français.
Après avoir relevé que les organisateurs l'avaient invité sur le tard («il y a un peu moins de deux semaines» selon lui), Petit a dit à L'Equipe préférer à la commémoration «l'image réaliste du moment» vécu en juillet 98, avant de livrer une critique de fond sur la «trajectoire» de France 98. « Au début, le but de l'association était simple, redonner de l'amour, aider des gens en détresse morale ou en souffrance physique. Il y a eu un impact conséquent, magnifique. Pour les sinistrés des inondations du Gard ou par rapport à AZF, par exemple. Et puis, ça s'est ensuite réduit à des matches ou tournois événementiels sponsorisés par Orange et Canal +, qui a six champions du monde sous contrat. Ça permet à certains joueurs d'entretenir leur image, de gagner de l'argent. On a dévié de la trajectoire initiale. Il y a un mélange des genres, à la base, c'est une association à but non lucratif.» Nulle amertume toutefois chez le troisième buteur de la finale qui assure conserver de bonnes relations avec d'anciens champions du monde. «Il ne faut pas se prendre la tête. C'est bien qu'ils se réunissent tous, je souhaite que la fête soit réussie.»
La Fédé en prend pour son grade
Des flèches, Emmanuel Petit en a aussi lancé à Raymond Domenech dont il souhaitait le remplacement ainsi qu'aux dirigeants du football hexagonal. «Domenech a la chance d'avoir des incompétents qui le dirigent», a-t-il affirmé. Le champion du monde a pointé «un objectif manqué, une faute professionnelle aggravée. Je suis d'accord avec Trezeguet, on ne peut pas oser dire qu'on fait l'impasse sur l'Euro avec l'équipe de France.» Quant au processus qui a permis à Domenech de
rester en place, Petit l'a qualifié de «simulacre, de foutage de gueule. Il n'y a pas un seul mec de terrain au conseil fédéral. Certains devraient avoir honte en se regardant dans la glace.» Fermez le ban !
L'Equipe